ABB France Comité Social et Economique de CHASSIEU CONSULTATION PROJET NEO2 – REUNION DU 28 SEPTEMBRE 2021


ABB CHASSIEU : Projet Néo 2 :
déménagement dans un seul bâtiment appelé CH3 

Délibération des élus du CSE de CHASSIEU

Nous sommes réunis ce jour pour rendre notre avis sur le projet NEO2 ; notre délibération s’appuie sur les 3 rapports d’expertise transmis dans le cadre de ce projet découpé en 3 étapes, telles que prévues par l’accord de méthode et d’un avenant, notamment le rapport présenté le 24 septembre qui porte sur l’étape 3 mais aussi sur les points des autres étapes sur lesquels manquaient des éléments. Elle s’appuie également sur la visite du bâtiment CH3 effectuée par des représentants du personnel en présence de personne de l’équipe projet le 27 septembre 2021.

Nous tenons à délibérer sur plusieurs niveaux :

1 la forme : comprenant qu’un projet de cette nature ne peut être abouti au démarrage de sa conception, la procédure sociale a été encadrée par un accord de méthode afin de découper le projet en plusieurs phases de consultation fonction des jalons du projet et des thématiques traitées par l’équipe projet.

Nous avons déjà expérimenté ce fonctionnement, permettant de ne pas bloquer les travaux préparatoires et de disposer à chaque phase de données stabilisées. Nous ne pouvons que constater que ce fonctionnement n’est pas satisfaisant du seul fait que la direction n’était pas suffisamment prêtre à la date de démarrage de la procédure et des différentes étapes ; de plus, le manque de temps a été préjudiciable, notamment dans le cadre de l’étape 3 : rappelons que les dates de R1, de réunion de restitution du rapport de l’expert et de R2 de consultation n’étaient pas connues au démarrage de la procédure : la Réunion R1 de la phase 3 a eu lieu le 30 août, malgré notre demande de décalage : le dossier remis était déjà obsolète lors de sa présentation et de nouveaux éléments ont été transmis début septembre ; la réunion a été suspendue et a repris le 16 septembre avec certaines réponses à nos questions et de nouveaux points en attente.

L’expert a remis son rapport le 21 septembre dans lequel sont listés des points problématiques toujours en suspens, notamment en termes de sécurité ; des éléments ont été transmis jusqu’à la veille de la réunion de restitution du rapport de l’expert le 24 septembre, notamment l’analyse des risques liés au projet ; parallèlement, de nouvelles informations étaient portées à la connaissance de la délégation.

La plupart des réponses étant liées aux demandes adressées aux tiers intervenant sur le projet, la délégation du personnel a effectué sa visite le 27 septembre 2021 et doit rendre un avis qui ne pourra couvrir l’ensemble des composantes du projet.

Cela est d’autant plus préjudiciable, pour la sécurité et les conditions de travail de nos collègues mais aussi pour le dialogue social.

Enfin, au-delà du manque de temps, nous pointons aussi, et peut être surtout, le manque de moyens financiers, mais aussi humains dédiés à ce projet voire les compétences ( absence d’un responsable HSE  pendant une grande partie du projet , …) mobilisées. De nombreuses carences pointées par l’expert touchent à la sécurité se situent au démarrage du projet. Aussi, la direction nous répond-elle le 24 septembre 2021 qu’elle n’a pas le temps de les traiter au regard du planning de déménagement. Rappelons également que ce planning est lié à l’obligation de libérer le bâtiment CH6 pour mi-novembre, ou de décider de payer au propriétaire du bâtiment une majoration de loyer pour avoir un délai supplémentaire d’un mois, ce qui n’a pas été envisagé.

2 le fond : nous tenons à souligner que le projet de regrouper l’établissement sur un seul bâtiment est un point positif au regard de la période que nous avons vécue ; or, ce regroupement est effectué partiellement puisque des locaux demeurent aux bâtiments CH1 et au CH2, en l’occurrence les locaux sociaux,  syndicaux et le local d’endurance électrique  alors que des surfaces de taille importante au bâtiment CH3 sont laissées vides en vue d’être sous louées à un ou plusieurs preneurs (entreprises locataires).

A cette occasion, nous avons appris que l’accord suite à la cession de l’activité raccordement avec TE venant à expiration, il devait être renégocié avant juillet. Nous n’avons jamais eu accès à cet accord, incluant la partie immobilière alors qu’ABB est devenu sous locataire de TE, y compris pour le Restaurant d’Entreprise qui fait l’objet d’une convention, dont nous n’avons pas non plus accès. Ce passage, de locataire à sous locataire, pose des problèmes d’accès pour les salariés d’ABB et l’exercice des prérogatives des membres des syndicats aux heures de fonctionnement de notre établissement et des horaires de travail du personnel.

Nous attendons également le Procès-Verbal de réception de fin de chantier du toit, réception retardée du fait de finitions et de problèmes d’étanchéité dont nous ne pouvons évaluer le degré.

De plus, nous constatons que la rénovation du bâtiment est effectuée à « minima » au regard des travaux engagés, la direction mettant en avant des problèmes de cout à certaines de nos demandes et remarques.

 

Enfin, certaines conditions de travail et de vie au travail ne vont pas être améliorées avec ce projet :

-        open space denses dont la surface par poste est inférieure aux normes, occupés particulièrement par des équipes pratiquant peu le télétravail : services laboratoire, R&D, qualité et dont les équipements de travail à proximité du poste ne sont plus possibles.

-        mobilier de taille réduite : taille des bureaux mais aussi nombre de linéaires nécessitant des actions 5S

-        salle de pause/café unique, contrairement à Beynost par exemple, et dont la localisation est éloignée pour certaines équipes et donc chronophage. De plus lors de la visite du 27 09 la direction nous informe que pour les premiers salariés arrivant que les travaux de la salle de pause ne seront pas terminés…

-        douches éloignées des vestiaires (à l’opposées)

-        infirmerie sans point d’eau à proximité du fait des surfaces dédiées et réservées à la sous location, dont les sanitaires situés à proximité

-        absence de sanitaire PMR, "Personne à Mobilité Réduite" excluant l’embauche de ces personnes

-        rénovation partielle de la logistique (peintures, résinage des sols) donc avec présence de raccord, de trous et de vis …

-        largeur non réglementaire derrière les kardex au niveau du RIA

-        non revue des points à améliorer : escalier d’accès aux salles de réunions par exemple qui était interdit d’utilisation avant car jugé dangereux

-        Bureaux seconde jour affectés aux sous-traitant sur site (Apleona ,wipro )

-        Nouvelle accès du site de Chassieu 3 a ce jour non démarrer

3- Les données SSCT (Santé, Sécurité et Conditions de Travail) pointées par l’expert : il est particulièrement étonnant que des éléments relevant de la sécurité soient pris en compte parce que soulevés par l’expert.

Depuis l’étape 2 nous demandons les informations suivantes concernant :

-        les plans de prévention des intervenants qui, à une semaine du démarrage, devraient être prêts notamment en ce qui concerne des opérations délicates et nouvelles pour ABB ;

-        les protocoles de fonctionnement des quais après installation non intégrés dans le planning,

-        l’audit de fonctionnement des rangements de stockage automatisés « Kardex »,

-        l’audit sécurité incendie et son résultat

-        l’affichage des consignes et des plans d’évacuation

-        les modalités de la visite préalable des salariés et de l’information relative aux consignes avant la prise de poste

-        le fonctionnement de l’accueil et de l’accès au site ainsi qu’aux accès internes compte tenu des espaces à accès réduit dans une nouvelle implantation,

-        l’équipement de l’accueil pour 2 postes, le passage à 1 seul poste en journée étant reporté à une date inconnue

-        la vérification de la réglementation relative à la sécurité qui a motivé la demande de cotation exhaustive des plans par notre expert qui a ainsi constaté, lors de sa visite du 14 septembre, que le chemin piéton de circulation principale n’était pas conforme à la réglementation sur une partie : la solution présentée le 24 septembre ne concerne que cette partie alors que d’autres parties ont des largeurs inférieures à la réglementation et que ce chemin fera l’objet de nombreux flux croisés

-        les données sur les ambiances physiques des différents espaces

4 – la phase de déménagement des équipements et des personnels vers le bâtiment CH6 : jusqu’à ce jour, le planning évolue ainsi que les modalités du déménagement, notamment en ce qui concerne la production et la logistique ; or, ces étapes ne sont pas sans risque mais l’analyse réalisée dans le Document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP) semble décorrélée des décisions prises par le groupe projet :

-        au niveau de la production, les plannings d’affectation des personnels, de la phase d’arrêt à la remise en marche ne sont pas nominatifs et difficilement lisibles d’autant qu’une information récente indique que le prestataire va déménager les premières lignes le week-end, ce qui nécessite la présence de salariés ABB et réduit le temps d’arrêt ; or, le planning présenté n’a pas évolué.

-        concernant le travail sur 2 bâtiments éloignés avec donc un passage par  la voirie, les salariés de la maintenance sont exposée à des risques liés aux besoins potentiellement au même moment sur 2 bâtiments et pendant les horaires en « 3X8 » : il a fallu insister pour obtenir des mesures pour le travailleur de nuit notamment ; pour la charge de travail, une navette « collective » est mise à disposition mais doit néanmoins faire l’objet d’une demande d’utilisation et s’intégrer dans une sorte de file d’attente en fonction des demandes. A ce jour on ne connait pas les modalités.

-        concernant la phase transitoire de la production : nous découvrons une zone tampon au sein du bâtiment CH3, soit une double implantation ; les volumes des bords de chaines ne sont pas évalués dans le Document Unique (DUERP), les flux causés par le transfert par lignes vont engendrer une activité sur 2 bâtiments, dont la répartition va évoluer entre les bâtiments CH6 et CH3 et dont l’alimentation va générer des flux via le bâtiment CH6 dans un premier temps

-        le transfert de la logistique va engendrer une augmentation de la charge de travail estimée à 2 intérimaires par équipe et bâtiment. Mais cette surcharge ne peut être évaluée précisément par la direction, le recours aux heures supplémentaires voire l’ajout d’intérimaires est en effet envisagé…

-        l’augmentation des flux se double de la complexité des chargements et déchargements compte tenu de la livraison différée des quais. Un seul quai sera potentiellement disponible entre les semaines 39 et 40 : l’évaluation des risques n’est pas réalisée et nous attendons une réponse ferme sur la préconisation de l’expert et de l’inspecteur du travail d’allouer une ressource (chef de quai) dédiée aux flux et aux quais. Lors de la visite du 27 09 la direction nous informe de la livraison du premier quai autour de la semaine 41, donc le chargement /déchargement des camions se feront temporairement latéralement. À ce jour nous n’avons pas le protocole

-         

A ce stade, la 3eme version du Document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP) lié au projet demeure à compléter et à mettre à jour des dernières données communiquées.

Au regard de notre visite réalisée le 27 septembre et des réponses transmises depuis le 24 septembre, nous :

-ne pouvons remettre qu’un avis négatif sur la conduite de ce projet et ses principes directeurs ainsi que sur l’absence des améliorations proposées par les élus du CSE. Par exemples comme l’utilisation des surfaces libérées, l’installation d’autres point café pour l’amélioration des conditions de travail et de Qualité de Vie au travail (QVT) des salariés d’ABB

-alertons la direction sur les enjeux sécurité et les manquements de l’employeur alors que le projet se met en œuvre dès la consultation terminée ; sur ces points, le CSE ne peut s’engager à remettre un avis au regard des informations dont il dispose.

-demandons que les travaux de fermeture de l’accès au RDC au bâtiment CH3 en vue d’une éventuelle entreprise sous locataire ne soient pas effectués afin de permettre à l’infirmerie de disposer d’un point d’eau à proximité et ce, tant qu’une autre solution nous soit présentée

Nous tenons à préciser que cette délibération ne concerne que les éléments portés à notre parfaite connaissance à ce stade et que nous sommes en attente de la transmission des éléments manquants.

 

Vote sur la délibération

Nombre de présents 6

Nombre de votants 6’

Résultat

Oui 6

Non

Abstention

 

La délibération est adoptée à : l’unanimité

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