EDF : L’AVENIR DE VOTRE FACTURE D’ELECTRICITE

L’électricité un bien vital qui appartient à tous



L’électricité a pris une telle place dans la vie aussi bien domestique que professionnelle qu’elle est devenue indispensable à toute vie dans une société. Ce bien est vital, parce qu’il est nécessaire à tous, et pour cette raison il doit continuer d’appartenir à la collectivité, à l’ensemble des citoyens et non passer dans les mains de quelques actionnaires qui en feront une denrée spéculative pour s’enrichir encore plus sur le dos de l’ensemble des usagers.

Et pour s’enrichir et bien cela passera par l’évolution de votre facture d’électricité qui échappera à tout contrôle collectif et ne cessera d’augmenter. Chaque année, il y a des exemples marquants dans les pays ayant fait le choix de donner ce secteur aux spéculateurs.

Les médias, compte-tenu des niveaux atteints, ne peuvent le cacher mais en donnent toujours une explication mettant en avant les excès de quelques-uns sans jamais analyser et porter à la connaissance de tous les vraies raisons.

Il y a quelques semaines par exemple, c’était le cas de factures d’électricité dont les montants s’envolaient au Texas. Mais qui a eu des explications précises sur le sujet ? Cela a été traité comme un fait divers. Il faut bien cacher que cela n’a rien d’un accident, mais qu’il s’agit en fait d’une stratégie tout à fait assumée pour faire du fric.

Si rien n’est fait nous allons en quelques années nous retrouver en France avec un système électrique qui lui aussi n’aura plus comme seul but que de ramener le maximum de cash à quelques actionnaires.

Le service du public, la continuité d’alimentation, des tarifs au juste prix et les mêmes règles pour tous qu’on habite en ville ou à la campagne, des tarifs « sociaux » pour les plus démunis, des orientations nationales cohérentes et efficaces … tout cela pourrait bien disparaître.

Pourquoi veulent-ils démolir EDF ?

Aujourd’hui, le rempart principal qui empêche ces évolutions voulues par Macron et l’Europe, c’est l’existence d’EDF entreprise

nationale, intégrée et dont le capital est encore à plus de 80% public.

Malgré toutes les attaques qu’elle a subie, EDF montre depuis 1946 (date de sa création) son efficacité pour fournir une électricité parmi les moins chères d’Europe, une des plus décarbonée, une continuité de service à toute épreuve avec une capacité à réalimenter les français même en cas de conditions météos extrêmes tout en assurant une péréquation des tarifs (péréquation : fait de payer

l’électricité le même prix que l’on habite au fin fond de la Lozère loin de toute installation de production ou à côté d’une centrale de production). Toutes les enquêtes montrent une très grande satisfaction des usagers vis-à-vis d’EDF.

Alors tout est bon, pourquoi vouloir casser un secteur qui fonctionnait et fonctionne encore très bien ?

Il y a un hic dans tout ça. C’est que le secteur de l’électricité est un secteur où l’on peut se faire énormément d’argent, mais vraiment énormément. Et ce secteur échappe encore pour une très grande partie aux actionnaires qui ont pourtant déjà les poches bien remplies. C’est carrément intolérable, mon bon Monsieur ! 

Hercule arrive : Mais avant que s’est-il passé ?

Dès la fin des années 90, le secteur de l’électricité a fait l’objet d’une libéralisation, alors même que l’électricité française était, comme dit ci-dessus, une des moins chère d’Europe et qu’il n’y avait aucune demande des usagers (particuliers ou industriels).

Pour cela EDF a fait l’objet d’un 1er découpage : création d’une filiale RTE (gestion des réseaux haute tension), création de la filiale qui est devenue ENEDIS (réseaux de distribution : c’est la partie d’EDF que vous connaissez tous puisqu’en charge d’amener le courant chez vous) et bien sûr séparation complète d’avec Gaz De France, qui a été vendu au privé (Suez) pour devenir le principal concurrent d’EDF pour la fourniture d’électricité, alors qu’avant il y avait complémentarité avec recherche de la meilleure solution pour chaque usager.

De nouveaux fournisseurs de contrat d’électricité sont apparus (Direct-Energie, Leclerc, etc.). C’est ENEDIS qui a la charge de  distribuer l’électricité qu’ils commercialisent et de la maintenance des réseaux pour cela. La 2ème particularité de ces « vendeurs » c’est qu’ils ne sont pas producteurs. Ni Direct-Energie, ni Leclerc ne fabriquent le moindre kWh d’électricité.

Pour cacher, un peu, cette dimension ubuesque de la réorganisation quelques entreprises publiques productrices (quelques % de la production française d’électricité n’est pas issue des centrales d’EDF) ont été vendues (ou plutôt quasiment données) au privé, comme la CNR, la SHEM, la SNET dont certaines à des sociétés étrangères qui n’ont jamais investi le moindre € dans la construction d’un moyen de production sur le territoire.

Malgré cela, l’essentiel de la production et vente étaient toujours aux mains d’EDF. Le pouvoir a donc décidé, après avoir créée une concurrence complètement artificielle, de lui donner plus de place. Pour cela, tenez-vous bien, EDF a été obligé de céder 25% (puis aujourd’hui près de 40%) de sa production d’électricité d’origine nucléaire – il s’agit du dispositif ARENH.

Et comme si cela ne suffisait pas, EDF est obligé de vendre ses KWh nucléaire à un coût inférieur à son coût de production pour que les concurrents fabriqués et artificiels puissent proposer des contrats à un prix, au départ, inférieur à celui que peut proposer ENEDIS (Filiale d’EDF en charge de cet aspect). Ce n’est donc pas la soi-disant efficacité du privé qui permet cela, mais un détournement des fonds du service public EDF.

Et pour faire bonne mesure, on oblige EDF à acheter l’électricité des éoliennes et du solaire à un prix bien supérieur à ce qu’elle est capable de produire avec ses propres installations en imposant un prix d’achat très élevé lié au coût élevé de ce type de production et aux marges très importantes qu’ont demandé les producteurs dits « verts ».

Le gouvernement a mis en place un système totalement irrationnel et totalement désoptimisé uniquement pour créer des profits pour quelques-uns que doivent payer tous les usagers. Aujourd’hui : une nouvelle étape

Tout ce qui a été décrit n’était à l’évidence que la préparation de la phase finale : supprimer EDF et livrer au privé le secteur rentable de la commercialisation de l’électricité.

C’est l’objet du projet HERCULE, devenu depuis le projet Grande EDF. Ce projet consiste à interdire à EDF d’être producteur et commercialisateur de son électricité. Le point de départ c’est que le privé ne construira jamais de centrales de production car les coûts sont trop importants et surtout le temps de retour sur investissement est très long (40 ans pour un barrage ou pour une centrale nucléaire : aucun capitaliste de s’inscrit dans des durées de cet ordre).

EDF devrait, si rien n’est stoppé, être découpé en 3 : EDF-Bleu qui aurait en charge la production d’électricité (nucléaire et thermique) et qui assume toutes les charges financières lourdes, EDF-Vert qui serait constitué d’ENEDIS, d’EDF-Renouvelable, de Dalkia et du commerce et l’Hydraulique dont le sort n’est pas encore réglé. La plupart des pays européens ayant un parc hydraulique ont fait le nécessaire pour qu’il reste d’une manière ou d’une autre dans le giron du secteur public, le gouvernement envisage encore de le céder au privé (pour les barrages les plus rentables). L’hydraulique peut assurer une « rente » financière colossale : les installations sont amorties et produisent à un coût très faible. L’hydraulique c’est encore mieux que les autoroutes pour un spéculateur.

EDF-Vert, qui est le « paquet » qui ramène le « cash », sera lui ouvert à terme en totalité au privé (dans un 1er temps 35% puis comme toujours on fera grimper ce pourcentage en nous expliquant que si ça ne marche pas c’est parce qu’on n’est pas allé assez loin). Qui gagne à ce jeu : Et bien ça ne sera pas vous, vous passerez à la caisse…

Ce projet n’a qu’une visée financière et absolument pas industrielle, ni d’optimisation technique, ni d’efficacité de service.

Le gouvernement privatise EDF-Vert qui a des revenus garantis (votre facture : toute la population est un client captif compte-tenu du besoin indispensable de l’électricité) dont le niveau pourra évoluer en fonction du marché et des dividendes attendus par les actionnaires.

EDF-Bleu reste détenu par l’Etat, puisque c’est là qu’il faut investir à long terme et couvrir tous les risques industriels : le contribuable, que vous êtes, paiera.

Ce projet n’a donc aucun intérêt bien sûr pour l’entreprise EDF, ni pour ses salariés qui vont voir disparaitre leur statut, mais surtout pour les usagers car non seulement ils ne verront aucune baisse du prix de l’électricité, mais bien au contraire ils seront mis à contribution pour garantir les dividendes très importants des actionnaires.

C’est comme cela que l’on passe d’un système conçu en 1946 (en réponse à la gabegie qui existait avant avec un système aux mains du privé) pour assurer une fourniture d’électricité à tous, avec le moins d’interruption possible, dans toutes les régions de France avec les mêmes règles et prix et au moindre coût. Pendant longtemps, jusqu’à la fin des années 90 le coût du KWh était calculé pour couvrir les charges de production et de distribution et les investissements à venir, sans notion de profit ou de dividendes à verser à des actionnaires.

Tout ceci avait été possible car EDF avait la possibilité d’optimiser l’ensemble du système : la production en choisissant le type de moyen de production le plus adapté et se complétant logiquement les uns par rapport aux autres ; le transport et la distribution de l’électricité aux travers de réseaux maillés aussi bien pour la sécurité d’approvisionnement que pour assurer l’arrivée de l’électricité en tous lieux ; la commercialisation en ayant toujours la préoccupation de la solution (électricité ou gaz) la moins chère pour l’usager.

La CGT se bat, avec d’autres dont beaucoup d’élus, contre ce projet. Dans ce cadre 2 grands rendez-vous dans les semaines qui viennent : le mardi 18 mai avec une manif à caractère national et ouverte à tous à Lyon (n’hésitez pas à participer vous êtes concernés : 10h00 Place Jean Macé) et le 22 juin avec une manif nationale à Paris où sont attendus 20.000 personnes.




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